Le virus du vol virtuel semblant s'être bien installé, parmi les questions pour devenir pilote, il s'en pose une, incontournable, car c'est hélas l'un des principaux sujets conditionnant le passage du rêve à la réalité : l'aspect financier !
Voilà mon approche pour évaluer le coût réel d'une licence PPL.
Apprendre à piloter se compte à l'heure de vol : en instruction on a la réservation de l'avion et l'instructeur. Grosso modo il fallait compter quelque 140 € de l'heure : oui oui, 140 ! pour un avion disons "classique".
Il faut savoir que la réglementation requiet 45h de formation de base : en réalité, on peut facilement ajouter la moitié en raison de diverses facteurs dont les plus importants sont l'assiduité et l'aptitude à l'apprentissage de l'élève pilote, lesquels sont conditionnées par la fréquence des vols. On y reviendra sans doute ultéreurement, mais pour évaluer le calcul du financement initial on peut retenir qu'il vaut mieux compter quelques 65h à 140 € soient 9 000 €.
En terme de durée, considérer que la formation s'étale classiquement sur 2 ans : au début les vols sont assez courts, mais à un moment, ça dure plus longtemps donc ça coûte plus...Il ne faut donc pas oublier d'ajouter le prix du casque, l'inscription au club, la visite médicale initiale. On peut estimer que les 10 000 € sont à prévoir, ne serait-ce que pour éviter une sous-estimation toujours désagréable en cours de formatin. C'est tout sauf négligeable.
Pour se donner le maximum de chance d'aller jusqu'au bout, on peut aussi estimer qu'il vaut mieux "assurer le coup" avant de commencer, car ce serait vraiment dommage et particulièrement frustrant de s'arrêter en cours de route.
Tout cela est affaire de calculs, c'est un projet qui se construit et s'il semble possible de tenir le financement dans la durée, on peut se lancer.
Ne pas non plus oublier qu'ensuite il faudra voler, autant pour le plaisir, car c'est bien le but, tout autant que pour maintenir son niveau de compétence.
Pour finir sur cette esquisse de "passer la licence PPL", estimer qu'il faut inscrire au budget annuel de quoi voler une dizaine d'heure par an. Et sur un avion dont le prix peut être plus élevé, 150 à 200 €.... Le minimum est de partir sur un budget vol annuel d'au moins 2000 €, et même plutôt 3000 €.
Avec ceci, il faut prévoir les dépenses initiales et régulières : rapidement, il faudra prévoir d'acquérir un casque, dont la gamme de prix est large, l'inscription au club et les visites médicales et les cartes. Pour exemple, en ce début 2022 cela représente très concrètement ceci :
Inscription aéroclub : 195 € + assurance FFA (incluant la revue info pilote - facultative) : 124 € + la "pochette et les cartes VFR" avec carte OACI 1/500 000ème : 65 € soit un total de 384 € !
Dis autrement, 2h00 de vol sur le F-GMXO à 190 €/h ou 2h10 sur F-GNNL à 177 €/h (les prix de nos avions...). En toute rigueur, à mon âge ajouter la visite médicale annuelle et on frôle les 3h00 de vol ... au sol.
Donc aux minimum de 12h de vol annuel (pour simplifier) il faut bien prévoir 15h en terme de prix (solo).
Visite médicale dont la durée entre deux visites varie selon l'âge : ayant commencé à presque 50 ans, je dois voir le médecin aéro (classe 2) tous les ans. Pour les jeunes c'est beaucoup moins souvent, puisque tous les 5 ans, et tous les 2 ans à partir de 40 ans.
Pour terminer dans les détails, il peut être utile de penser aux coûtx des déplacements pour aller au terrain.
Voler après la formation initale :
une manière simple et même agréable pour réduire l'impact sur le budget, voire de voler un peu plus à budget fixé, consiste à former un binôme. Nul ne peut savoir à l'avance avec qui s'établira des afinités pour partager ces moments, cela peut même s'avérer moins simple qu'il n'y parait en raison des disponibilités ou contraintes de chacun, mais je peux témoigner qu'une fois l'équipe constituée c'est un bonheur de partager les vols, à tous points de vue. Réaliser une navigation en deux parties sous forme d'aller et retour permet d'avoir à la fois le plaisir du pilotage et de la navigation sur l'une, puis d'être un peu plus disponible pour admirer le paysage sur l'autre.
Cela permet aussi de répartir la charge de travail, le copilote assistant à la radio ou surveillant la navigation, même s'il n'y a qu'un commandant de bord au final (l'ocasion de dire aussi que constituer un équipage stricto sensus est une qualification à part entière, il faut bien se connaître pour former une bonne équipe de vol).
Enfin, si vous pouvez aussi proposer les vols à un ou des amis de manière habituelle, avec participation aux coûts, les vols n'en seront que plus fréquents et agréables : depuis le début j'ai considéré que partager cette chance d'être "ensemble là haut" n'a jamais été démentie !