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C'est donc ce jour là que j'ai fais la connaissance de Pierre, "l'instructeur du mardi" que j'avais vu en photo sur le trombi du site. Pas facile de savoir qui est quelqu'un sur une photo : est-ce qu'il va être calme, pédagogique, ou bien "tonique" et "rentre dedans", qui n'a pas entendu parlé d'instructeur "veille école" ? Ou simplement une personne avec laquelle le courant ne passe pas forcément bien. Comment apprendre à piloter avec un instructeur avec lequel "ça ne colle pas", ou pas assez bien, quelqu'en soit la raison : cela était d'autant plus clair dans mon esprit que Dominique, pardon, Donc31, m'avait brieffé sur le sujet et je savais que c'était un point important, crucial en fait.
Que va t-il ressortir de cette première rencontre et de ce premier vol dans la 3ème dimension avec celui qui pourrait devenir mon mentor, celui qui ferait que tout devient possible ?

Etonnament ma mémoire ne me donne pas trop d'informations, du moins pas autant que j'en aimerais, mais ce n'est finalement pas étonnant puique par la suite... stop, on ne brûle pas les étapes !
j'ai donc juste quelques bribes : premier contact agréable, il semble être calme et posé, très rapidement il me dit que l'on peut se tutoyer : cela me fait un peu bizarre, mais en fin de compte pas tant que ça et nous voilà parti à causer aéro, mode briefing prévol : je suis déjà dans le bain depuis un moment, mais je sais que je ne sais pas grand chose somme toute, j'écoute donc attentivement. Y compris lorsqu'arrive le moment tant attendu dans le cockpit. Je me souviens qu'il reignait une tempête de ciel bleu, il faisait chaud, mais pas tant que ça (16 août tout de même). Une fois à bord, alors qu'il m'expliquait consciencieusement tous les instruments, dont je connaissais la plupart (surtout à ce stade) pour avoir "voler" en virtuel je ne sais combien d'heures depuis le début de l'année, je faisais en sorte d'être vraiment à l'écoute au maximum : d'une part pour ne rien rater de cette première leçon et d'autre part parce que je m'étais dis que la simulation c'est la simulation, que je pouvais penser savoir des choses (forcément) mais que cela ne devait en rien interférer avec la formation que je voulais suivre. Je me devais donc d'être attentif comme un novice complet ! C'était mon contrat avec moi même en quelque sorte. D'autant que Pierre n'en savait rien, je ne pense pas en avoir parlé ce jour là ?! J'ai certainement évoqué ma première expérience dans l'aérien avec la petite dizaine d'heures, voire à peine, en vol à voile quelque 30 ans plus tôt !
Ce qui m'a marqué et l'impression que j'ai longtemps gardé de ce premier contact c'est la sensation de bien être dès lors que j'étais dans le cockpit, d'être à ma place et que cela me semblait si naturel, d'être "à l'aise". Dès le début. Cela reste encore un mystère, mais c'est un fait.


Pierre explique la mise en route et lance le moteur. Nous quittons le parking, j'ai une image du bâtiment d'à côté, il fait beau. Roulage sur le taxiway vers la 08 dure. Peu d'échange radio me semble t-il, pas beaucoup de pilote en vol ce jour là ?! Le point d'attente, explications, et surtout aligné sur la 08, nous allons décoller, enfin, JE vais décoller... mise en puissance, c'est parti... pas tant de souvenir que ça ?! si il m'explique et on met en pratique le virage. Je dirais que l'esprit est très focalisé sur ce que dit l'instructeur, j'essaye de comprendre et restituer.. aucune idée de l'endroit où nous sommes, ni de l'altitude ! Nous voilà en vent arrière, Pierre explique donc la procédure, ce qu'il faut savoir pour piloter et me laisse le manche : base, finale, la piste approche - possible que je le sois fais une fugace réflexion/comparaison avec la simulation, retour fissa sur le présent, courte finale, j'ai l'impression que je pilote encore... forcément, puisque à moins de 10 m du sol, je m'entends dire qu'il va reprendre les commandes pour le poser !! Quoi, j'ai piloté aussi proche du sol que ça ?! non ? mais si ! Posé impeccable cela va sans dire. Nous dégageons la piste sur la première sortie dans mon souvenir. Possible que j'ai regardé la montre, déjà 30' de vol ? Eh oui, il confirme, et nous sommes même à la minute près à 30 minutes, cela m'épate, tout bonnement !


Voilà c'est arrivé, c'était bien réel ! Autant dire que le moral se retrouve tout là haut, le bonheur est assurement dans les airs, je suis enchanté, pas de doute, j'ai une furieuse envie d'apprendre à piloter, la question ne se pose même pas. Impossible de ne pas poursuivre cette aventure !


Et Pierre alors ? Comment dire ? Tout simplement que ce sera lui mon instructeur, il n'y a pas besoin d'en chercher un autre, ni même de se poser la question là aussi. Il est formidable, calme, très calme même, pédagogue, il mets en confiance, à aucun moment il n'est possible d'éprouver la moindre peur, que dis-je, la moindre appréhension. En fait, ces questions n'ont pas de sens, car elles ne se posent ou ne se poseront même pas. Par la suite, et plus que jamais au jour "critique" du premier vol solo, ce fameux jour où je serai seul à bord, il n'y aura pas de doute car "Pierre a dit que je peux le faire, donc, je le fais" ! Mais c'est aller un peu vite dans l'histoire.


Débriefing, il me semble que ça s'est bien passé et que "l'instructeur était satisfait" de cette première "prestation" ?!... Nous avons discuté encore et puis il a fallu partir. Echange avec Nathalie sur les modalités pratiques pour l'inscription, car aucun doute à cette minute, j'avais trouvé, dans l'ordre : l'aéroclub, l'avion et l'instructeur ! Donc le jour des futures instruction, le mardi : la "bataille" pour pouvoir venir en semaine pouvait donc commencer. Tout est en place, il ne reste plus qu'un seul pas à faire, le dernier et le plus décisif : avoir un entretien avec mon big boss, lui expliquer mon projet et savoir s'il va accepter la proposition, honnête que je vais lui faire ?!
Il va falloir juste être patient, garder son calme le jour J à l'heure H : je le sais, le m'y prépare dès que je sors du club. Seule inconnue à ce moment, quand vais-je pouvoir en parler avec lui ? Sans doute pas avant le mois d'octobre car il est en vacances en août, je pars en septembre, la jonction entre les deux n'est pas forcément idéale, je ne veux pas risquer de rater une marche dans la précipitation, l'enjeu est bien trop grand.
Patient disais-je ? Oui, il va vraiment falloir l'être alors que je trépigne de commencer cette formation, car c'est officiel, je suis atteins par le virus et il ne partira pas de lui même.
Bon, les vacances approchent, dans le Beaufortain : il y a bien un aérodrome par là ? Sans doute l'occasion de faire un baptême de l'air, en montagne ?! Quoi, voler en montagne ? non mais je rêve là ?!! Ok, j'ai trouvé mon os à ronger pour patienter !
Et jusqu'à preuve formelle du contraire, le rêve est possible.

Ah si, le dernier détail de ce 1er vol : nous étions à bord du F-NA bien entendu. Je l'avais tout de suite aimé au sol, il m'a plu en vol, ce sera forcément cet appareil sur lequel j'apprendrai à voler. Si je peux apprendre à voler ?!

Illustration tirée d'un vol ultérieur, je n'avais bien sûr aucune caméra !