0097_audio-video

Préambule : cet article est le plus long de tous ceux publiés jusqu'à présent. Il est essentiellement "technique", au sens général sans pour autant trop rentrer dans les détails à proprement parler. Il a pour but de présenter de manière assez exhaustive toutes les "conditions et contraintes" liés à la prise de vue audio/vidéo dans le contexte d'un 'film aéro' pour donner une idée aussi précise que possible de l'envers du décors des publications réalisées ces dernières années.

Comment ça a commencé ?

Je n'ai pas pu filmer tous les vols réalisés, pour la simple raison que je n'avais pas tout le matériel adapté, pour l'audio en particulier, mais cela n'a pas duré bien longtemps : seuls les 4 premiers vols sont passés "à la trappe". Ce qui m'a en fait permis de découvrir que sans l'audio de bord, un film est beaucoup moins intéressant, du moins pour ce que j'aime en faire, c'est à dire un montage "cockpit intégral" depuis le décollage (voire avant) jusqu'au retour.
Mais cela a permis aussi de découvrir le "montage musical", qui est une autre manière de présenter un vol. Pas moins simple, et même bien au contraire car il faut trouver les musiques d'accompagnement (à défaut d'avoir la culture musicale adaptée), de préférence libre de droits, et en faire des enchainements adaptés : c'est un vrai bonheur d'avoir l'image "synchronisée avec" le son, mais ça réclame la plupart du temps, un gros travail d'ajustements. Le paradoxe étant que l'opération n'est pas si compliquée que ça, tecnhiquement parlant, mais qu'elle devient répétitives et fastidieuse à la longue. C'est pour cela que je n'en fais pas beaucoup, mais quand le résultat est bout, c'est un vrai délice à savourer.
A côté du montage vidéo + musique, on peut faire une séquence photos + musique : c'est du même acabit mais un peu moins fastidieux car les plans peuvent s'enchainer plus facilement, l'image étant fixe ! Il reste toutefois le rythme image/son à réaliser, et là aussi il s'agit de trouver le(s) bon(s) morceaux sonores.
Dans tous les cas de figure, ce genre de réalisation se compte en heures, même pour 3 à 5' au final.

Mais pour en arriver là il faut d'abord prendre les images, donc avoir du matériel.

Vidéo
- les Gopro Hero sont simplement fabuleuses car les images produites sont tout bonnement la réalité ! A partir de la version 4 en tout cas.
- un bon caméscope reste un atout très précieux car autant les Gopro permettent de vivre dans l'ambiance générale et contribuent à l'immersion dans le cockpit, autant le caméscope permet de voler DANS le paysage, les deux se complètent donc bien plus qu'elles ne se font concurrence. Ce qui n'a d'ailleurs pas de sens puisque ce les angles de vue ne sont pas les mêmes.
- smartphone : cela peut aussi être un bon choix, la qualité de ces appareils étant remarquable, même si on peut discuter sur un certain point de vue. Je n'en parlerai pas plus car je ne l'utilise pas puisque non adapté pour le type de montage réalisé : comment bien filmer un vol de 1h00 ou plus ?... Mais pour des séquences courtes et "petit montage" c'est évidemment à retenir.

Audio
- tous les dispositifs vidéo prennent le son bien entendu, et avec une bonne qualité (si bien réglé, ce que j'ai toujours eu du mal à faire avec le caméscope) mais avec une seule caméra, prendre "l'ambiance moteur" ne permet pas (à priori) de bien enregistrer les échanges radio.
- d'où l'ajout d'un dispositif autonome dédié uniquement aux échanges vocaux de bord. Encore faut-il avoir un câble adaptateur pour le brancher sur l'avion... Et cela ne suffit pas, car à l'usage on se rend compte qu'il faut pouvoir bien gérer l'intensité du volume entrant.

C'est bien beau tout ça, mais comme ce sont deux sources indépendantes, il faut pouvoir les syncrhoniser au montage... le plus facilement et rapidement possible de préfénce, car sinon ce sont des minutes qui se rajoutent au temps déjà conséquent de la réalisation vidéo.

Après le matériel de captation, il faut celui du traitement : autant le dire tout de suite, la vidéo réclame un ordinateur bien puissant, surtout si le montage consiste à assembler 3 ou 4 "bandes". Et ensuite, il faut passer à l'encodage, c'est à dire la partie consistant à produire la vidéo finale : la puissance de calcul de l'ordinateur s'exprime ici de manière encore plus visible car s'il n'est pas assez puissant, il faudra des heures de travail pour produire le film.

Une dernière considération : à moins de ne vouloir faire que des séquences courtes de quelques minutes (au plus) dont le sujet est assez clair (un atterrissage, un enchainement de séquences paysage...), je dirais que la vidéo doit "raconter une histoire". C'est pour cela que j'aime faire ces vidéo "cockpit intégral" : l'histoire de base est simple, c'est de montrer tout le vol de la manière la plus vivante et dynamique possible. D'où aussi l'utilisation de plusieurs caméras pour adopter un point de vue variable (mais pas trop) tout au long du vol.

Voilà, rapidement brossés, les éléments de base à prendre en compte pour envisager faire de la vidéo, de mon point de vue en tout cas. Précision utile : je ne suis qu'un modeste vidéaste amateur, sans formation d'aucune sorte à l'image. J'ai appris en me basant sur les petites expériences de prise de vue pour les vacances il y a quelques années, ce qui a permis de vite intégrer et adapter les contraintes liées au vol et définir les besoins matériels. Pour la manipulation à bord, c'est la pratique au fil des vols qui fait le reste.

MatAV 01

Mais pourquoi  faire cela ?

parce que ça occupe de passer des dizaines d'heures au montage ?!
Bien sûr que non. Je considère que chaque vol est une chance inouïe que seule la vidéo est capable de restituer. Et au délà de pouvoir conserver ces moments priviligiés et les revivre ensuite (car un jour je vais arrêter de voler, quelqu'en soit la raison), il y a cet immense plaisir de partager chaque aventure avec les copains (simmer ou pas). Car voler est un plaisir qui ne peut pas ne pas se partager, que ce soit directement dans le cokcpit en réel ou par vidéo interposée, n'est-ce pas ?
Et d'après les retours que j'ai pu avoir, je sais que c'est vrai :-) Lorsque le montage devient, parfois, un tant soit peu pénible, penser aux copains redonne de l'énergie. Et il en faut !!

 

Quelle configuration minimale ?

De mon point de vue, il faut au strict minimum, deux caméras type Gopro : une fixe et une "mobile", celle sur la tête pour la "vision pilote". Trois c'est mieux car cela permet de varier plus facilement les séquences au montage.
C'est ma configuration de base, en tant que pilote, car en tant que passager, j'y ajoute le caméscope pour aller "chercher le décor" là où il se trouve.
J'aprécie à l'occasion avoir une 4ème Gopro (!) pour filmer le cokpit lui-même, c'est une autre source de visuels très intéressante, surtout quand elle permet d'animer le film avec les "personnages" (à défaut d'acteur) lorsque des séquences s'y prêtent bien.
Que l'on s'entende bien : si j'avais une 5ème Gopro, je dirais pas non ! Car plus on dispose de source au montage, mieux c'est pour "dynamiser" l'histoire et perdre le moins possible de ce qui se passe, où que ce soit : si c'est du bon côté, je peux filmer, sinon c'est raté. Ou bien avoir des "multi-prises simultanées" permettant de mieux illustrer une "action" : cela reste assez rare à priori, mais n'ayant pas le matériel, comment savoir vraiment ce que l'on "perd" ?!

 

Une mise en place précise à chaque vol

Beaucoup de matériel implique beaucoup de manipulations à un moment donné, avant la mise en route en particulier, puisqu'il s'agit de mettre en oeuvre le "studio d'enregistrement" ! A chaque fois. Et à chaque fois il FAUT réussir à bien placer les Gopro pour obtenir les vues recherchées, il ne faut pas grand chose pour qu'un placement soit raté et que la vidéo ne soit pas bien exploitable, quelques degrés trop haut ou trop bas vont "pourrir" la qualité de la vue, de sorte que cette "bande" se sera exploitable que quelques minutes (si on a de la chance) pour le vol : dis autrement, on peut "perdre une caméra" ! Si on en dispose que de deux, c'est vite dommageable. D'où l'importance à mon sens de la caméra "tête" qui peut sauver la partie.
Enfin si elle ne s'éteint pas, ce que je ne peux guère contrôler facilement, sans trop embêter les passagers. Car oui, il faut aussi surveiller tout ce matériel pour s'assurer que tout va bien. Sans oublier de piloter, communiquer, naviguer et échanger avec les passagers !

 

Attention à l'audio

Le plus "sournois" reste l'audio car il est très diffile de la surveiller (en tant que pilote en tout cas) : à tel point que c'est toujours comme une partie de poker et j'attends avec plus ou moins de suspens de voir le résultat une fois le fichier dans l'ordinateur.
La difficulté majeure de l'audio étant, au départ, de bien régler le volume entrant, le risque le plus important, que dis-je, le plus grave, est d'avoir un signal (totalement) saturé et donc inaudible car le son est trop fort. Cela est rarement arrivé, mais quand cela se passe, c'est tout le film qui prend, puisque peu ou pas d'échanges verbaux.
Il peut arriver de récupérer tout ou partie de l'audio si ce n'est pas trop dégradé, mais il ne faut pas trop espérer non plus, à moins d'être ingénieur du son. Et encore, avec lui et le matériel qui va bien, la prise est forcément bonne...
En général je vole sur le même appareil et j'arrive à savoir comment régler : si ça ne change pas d'une prise à l'autre, c'est bien. Mais si changement d'avion, il faut recommencer les réglages, c'est à dire s'exposer à un échec sur celui-ci et peut être au suivant en revenant sur "mon avion" si je ne retrouve pas le bon réglage. Le pire étant que le temps pour faire ce réglage n'est pas bien long... surtout lorsque le moteur tourne, ça fait "cher le réglage" :-))

 MatAV 02

Réaliser la synchronisation entre audio de la caméra et audio de l'enregistreur

Tout le monde connait le "clap" du cinéma : depuis que je fais du montage, j'en comprends bien l'importance. C'est le seul moyen de VOIR, sur le banc de montage, l'endroit où se produit sur le son (clap bref et puissant)sur les pistes à sychroniser. C'est d'une simplicité et efficacité redoutable ! Le fait de voir aussi le clap (des mains, ou mieux des doigts) permet d'être sûr que tout est bon. J'imagine que en réalité pour les tournages de film ce clap sert surtout pour le "n° de prise" plus que pour la synchro audio-vidéo qui peut être obtenu autrement ? Donc, bien réussir le clap départ est un gage de temps gagné pour le montage initial puisqu'il est évidemment totalement exclus de faire du multi-caméra sans cette étape : bien avoir à l'esprit qu'une seule seconde d'imprécision de décalage peut être calamiteuse dans le montage... ce qui peut d'ailleurs se produire de toute mannière, les fichiers produits par les Gopro ou caméscope n'étant pas unique, c'est une série de fichiers que l'on met bout à bout (on aura y reviendra plus tard si l'occasion se présente ?!).

La synchronisation audio et vidéo sur la caméra de référence (tête) se fait en filmant le déclenchement de l'enregistreur audio externe, plus exactement le moment où le voyant d'enregistrement s'active. Visuellement au montage, le fichier audio est ainsi calé sur l'image Gopro n°1. Ensuite la synchronisation avec les autres caméras entre se fait grâce au "clap", visible sur la piste audio de la Gopro n°1 : je clap est donc effectué aussi proche que possible des caméras, mais pas trop pour voir le clap, ce qui n'est pas toujours simple dans le cockpit. Cela étant dit, si toutes les vidéos sont lancées avant le démarrage du moteur, le pic est très bien visibles sur toutes les bandes son respectives, cela est suffisant, le visuel du clap est plus une sécurité à présent.

Cela étant dit, si une caméra s'arrête durant le vol, le bruit du moteur ne permet plus de voir le pic audio sur la piste son, c'est alors le claquement visuel des doitgs entre la caméra de référence et celle relancée qui permet de se remettre précisément en phase.
Cela est filmé dans certaines vidéos...

 

Caméra tête pilote

Elle a été la plus pénible à régler car il s'agit de trouver le bon angle pour avoir une prise de vue qui soit correctement cadré à la fois sur l'intérieur, le bas du tableau de bord pour avoir tous les instruments, et l'extérieur pour montrer le paysage. Notez que cet angle de vue est biaisé car il ne correspond pas à la vue du pilote étant donné que le matériet est surélevé avec la tête, mais cela reste un bon compromis. La remarque plus haut sur la sensibilité du réglage à quelques degrés près est ici tout particulièrement pertinente.
Il faut notamment prendre en compte la manière de tenir la tête durant le vol. Pensez également que porter ce matériel sur le crâne pendant 2h00 peut aussi être pénible, voire douloureux avec les parties plastiques rigides du support de tête : c'est pourquoi le port d'une casquette est une solution simple et efficace. Mais il faut aussi veiller à ne pas trop incliner le support sous peine de voir le bout de la visière ! C'est amusant, mais sur une seule vidéo...
Autant dire qu'une fois bien réglée, j'évite absolument d'y toucher, d'autant plus que cette caméra est celle de référence puisque c'est la première que j'active avant de lancer le moteur et la dernière que j'éteins, après l'arrêt moteur, pour être sûr de disposer de tout : c'est sur son autonomie que se construit donc tout le vol. En pratique cela permet de voler 2h00, voire 2h15. C'est certainement possible d'avoir 15 à 20 minutes de plus mais je préfère avoir de la marge, ce qui est normal pour un pilote !
Si le vol est prévu pour être long, les autres caméras ne peuvent être activées qu'au point d'attente, avant de se lancer dans les dernières vérifications et l'essai moteur, après c'est trop tard. Autant dire qu'il faut faire très vite, surtout si on n'est pas seul sur le taxiway et ne pas raté la prise du "clap" sur le claquement des doigts entre la caméra de référence et celle activée.
Astuce pratique : une fois le moteur arrêté à destination, il est prudent d'effectuer une deuxième séquence "clap", en particulier dans le cas du lancement "prévol" des caméras avec moteur en route, ou d'un arrêt intempestif en vol, cela permet de rattraper un éventuel raté de clap. Là encore, cette redondance, toute aéronautique, ne fait pas de mal et peut éviter de perdre du temps au montage (je sais de quoi je parle !).

 

Bref, chaque film est le résultat d'un enchainement de séquences "dans le cockpit" qu'il faut réaliser correctement à chaque fois et le plus rapidement possible, la marge d'erreur est (très) faible, mais c'est le "tarif" pour pouvoir filmer sans être trop (plus ?) pénible que ça avec ses passagers, ou son instructeur :-) Je profite de l'occasion ici pour tous les remercier de leur (immense) patience ! Car même si il y a la vidéo souvenir au final, ça n'en reste pas moins un "désagrément" à supporter ! ;-))

 

Quels logiciels utilser ?

- La qualité du fichier son est évaluée grâce à Audacity, gratuit : une fois chargé, le fichier mp3 est visible dans tous ses détails, en particulier l'intensité dont on peut voir au premier coup d'oeil si le réglage a été bien fait ou pas. Et rapdement de détecter les éventuelles zones saturées (échanges radio) et de pouvoir intervenir dessus localement. Ce sont des opérations basiques suffisantes pour le besoin.
Il faut toutefois bien conserver le fichier tel quel en terme de longueur pour être calé avec le "voyant de démarrage".

- Le montage est réalisé avec ADOBE Premiere Element : cette version est amplement suffisante. La version pro apporterait sans doute quelques avantages, mais est-ce bien nécessaire ?
Il s'agit de pouvoir écrire un titre, faire quelques transisions, inscruster des images, travailler un peu la séquence originale (zoom, recadrage) voire améliorer la colorimétrie et disposer d'une timeline précise jusqu'à l'image. L'audio peut aussi être modifiée : les transitions, le volume. Il semble y avoir quelques retouches minimales possibles, mais comme avec Audacity, il faut savoir utiliser : ayant retouché en amont avec ce logiciel, une fois dans Premiere Element, il n'est plus nécesaire d'y revenir. Tout bon logiciel doit effectuer cela, à chacun de voir celui qui convient. Si vous débutez, je recommande celui-ci sans hésiter. Inutile de chercher à disposer de la toute version annuelle, sauf si les fonctionnalités nouvelles vous plaisent bien sûr. A titre d'info, j'ai la "version 13" datant de 2014 et elle convient très bien.

Il faut tout de même s'assurer que le logiciel permet de régler précisément les paramètres d'exportation. A priori ce devrait être le cas, mais comme j'ai tendance à me méfier de solution "trop grand public", cette précision me semble utile.

MatAV 03

Détails sur les matériels

- Gopro Hero 4 silver : inutile de présenter davantage cette PETITE et légère caméra ?!
+ les supports de fixation, sur vitre avec les ventouses auquelles il faut mettre une allonge, penser à stabiliser au maximum la caméra ainsi "perchée". Ou bien les fixer sur l'avion si cela est possible avec un emplacement fixe (ce que l'aéroclub peut autoriser ou non).

- Caméscope SONY HDR-PJ810 : acheté il y a quelques années, il réalise des images que je trouve absolument conformes à ce que l'on voit, d'une qualité meilleure que les Gopro, avec un zoom puissant, épaulé par un bon stabilisateur. Son seul défaut concernerait peut être l'audio, mais je ne l'affirme pas car je ne serais pas surpris d'apprendre que le problème vient de moi dans la mesure où je ne parviens pas à bien le régler, je n'ai pas du y consacrer assez de temps.

Un peu plus de technique :

En terme de définition d'image, c'est un bon Full HD (1920x1080 pixels)
Pour l'audio c'est du 48 Khz sur le SONY, 5 canaux. Pour les Gopro aussi il me semble, mais comme elle est impecable à la source, je ne m'en soucie guère, même pour le traitement ensuite, je n'ai jamais eu de problème : j'ai pu oublier ces détails là réglés au tout début...

Fréquence d'images : Pour que le montage soit possible dans les meilleures conditions, il vaut mieux que toutes les sources vidéos soient réglées à l'identique. J'ai opté pour le format PAL, norme européenne, à 50 images par seconde (50 ips en abrégés). Cette fréquence permet, à l'usage, d'avoir une (bien) qualité supérieure au standard de 25 ips.
Je n'ai jamais essayé le format NTSC à 60 ips: il pourrait être plus avantageux en terme de qualité ?! Il faudrait prendre le temps et vérifier que toutes les sources peuvent le faire, cam SONY notamment. Mais comme cela devrait aussi avoir un impact en terme de stockage, plus important, je préfère ne rien changer : c'est très bien ainsi, pourquoi s'y risquer ?! :-))

L'enregistreur externe est un ZOOM H2n : c'est un excellent matériel, je dirais de qualité quasi professionnelle. Je ne dois pas exploiter toutes ses capacités, mais pour le besoin il convient parfaitement. Il est juste un peu gros tout de même dans le contexte aéro. A la base je ne l'avais pas du tout acquis pour cet usage mais pour de la prise de son lors des vidéos "vacances" il y a quelques années, il s'avère être très bien recyclé ainsi car je ne fais plus de vidéo vacances, beaucoup trop chronophage, pire que le vol. Mais en y pensant, cela m'a certainement bien préparer pour ces montages aéro ?!

+ Adaptateur audio / casque radio : il s'agit d'un câble spécifique à la connectique aéro permettant de dériver le signal sur une prise MiniJack standard. La sortie radio passe ainsi dans l'enregistreur H2n avant d'aller dans mon casque.
ATTENTION, cela a une incidence sur le volume de la radio de bord interne ! Il s'agit donc de ne pas avoir une influence trop forte sur ce signal tout en l'atténuant à l'enregistrement. Heureusement qu'un vumètre est présent pour apprécier de l'intensité du son entrant : il s'agit de régler le volume de manière adéquate pour les échanges dans le cockpit sur l'intercom, mais aussi depuis la radio externe ce qui peut être problématique : à l'usage j'ai remarqué que ce signal peut être saturant ou trop atténué à l'enregistrement même s'il est bon dans le casque radio. Quand je disais qu'il y a comme un coup de poker à chaque vol.
J'ai remarqué que le signal radio entrant est vraiment "puissant", la molette de réglage du H2n ne parvient pas tout seule à le réguler : j'ai donc ajouté un cordon de réglage volume 'standard' (du moins à une époque) avec molette volume. En y réflissant, je me demande si... A voir au prochain vol, le problème étant qu'il n'est pas facile de faire trop de manips avant le vol, la radio consomme pas mal d'énergie, donc je limite toujours au minimum le temps de réglage.

https://www.bayo.com/ est le site sur lequel j'avais acheté le mien, mais je ne le retrouve pas. Il existe un câble de liaison pour caméra vidéo qui semble (très probablement) correspondre, mais la photo ne permet de voir le détail des connectiques.
Pour information et à étudier de près :
https://www.bayo.com/cables-casque-aviation/cable-de-liaison-pour-camera-video.html

- Chargeur batterie mobile : un tel matériel peut être très utile pour ... le smartphone ! Mais aussi les batteries Gopro en cas de vol un peu "hors norme". J'ai donc récemment acquis deux ANKER de 25000 mAH, à évaluer au futur.

 

Autonomie des batteries, c'est à dire la possibilité de filmer en continu. Ce qui au final a une incidence sur la navigation prévue (et inversement).
La Gopro Hero 4 silver est aussi formidable car elle dispose d'une batterie interne donnant 1h30 de fonctionnement continu, c'est loin d'être négligeable, mais en pratique cela peut vite devenir "court", il est donc préférable d'avoir de "l'allonge". Et là, le formidable BacPac entre en jeu : c'est une batterie externe se branchant sur le dos de la caméra et doublant (ou presque, jamais été aussi loin) l'autonomie. De mémoire j'ai pu avoir une fois 2h30/40 de vidéo. Ce qui suffit à couvrir les besoins.
Bien évidemment, il faut cela pour les 3 Gopro en même temps. Mieux, aller et retour ! J'ai donc dans les presque 12h00 cummulées en tout tout.
Et le caméscope ? Avec la baterrie d'origine c'est 1h30/45. J'en avais acheté une de grande capacité fournissant dans les 5h00, info à l'allumage. Jusqu'à présent, aucun problème de ce côté là avec le caméscope. Le danger pour lui étant plutôt d'arrêter de filmer par accident, que ce soit en appuyant malencontreusement sur le bouton déclencheur ou en fermant l'écran, ce qui éteint tout.

 

Carte mémoire

Mais qui dit longue autonomie impose de pouvoir enregistrer aussi sur la carte mémoire au moins aussi longtemps ! Et de préférence avec un débit correspondant à la qualité de l'image. Il s'agit donc de choisir une carte respectant ces 2 critères. Et un autre, la fiabilité dans la durée au fil des enregistremets pendant des années.
J'ai donc opté pour ces cartes de 64 Go permettant 4h22 de vidéo Gopro, à la qualité nominale fournie par ce matériel. Pour le caméscope c'est similaire, la seule différence étant que je peux (théoriquement) remplir toute sa carte avec la batterie de grande capacité (5h00) alors que ce n'est pas possible avec les Gopro puisque au plus 3h00 d'énergie pour 4h22 de film stockable.
En tout état de cause, sur une Gopro, je peux enregistrer l'aller et le retour, ayant en général au plus 2h00 sur chaque partie. Mais bien sûr, je change (systématiquement) les batteries entre les 2 vols pour disposer du maximum de ressource temps. Et au besoin, je dispose d'un autre jeu de carte mémoire pour le retour...

Bref, il y a là une logique et une logistique assez "lourde" en terme de matériel et de manipulations à prévoir entre les 2 branches, le vidéaste de ne se repose pas. En tout cas pas tant que le montage est achevé, c'est "très sport" à chaque vol ! Sans oublier que les vols s'enchainent ensuite durant l'été : c'est pour cela qu'ils sont espacés à minima de 2 semaines, normalement, j'ai déjà fait moins... afin de pouvoir réaliser le montage avant de passer au suivant, il est exclus de cumuler les montages entre eux, il ne faut pas non plus trop charger la mule.

 

Stockage disque dur

Pensez aussi que pour les plus longs vols, l'ensemble des fichiers vidéos peut atteindre 150 à 200 Go sur le disque dur : c'est loin d'être négligeable et il vaut mieux avoir une bonne méthode de gestion pour ne pas remplir son disque, fut-il de grande capacité. Sauf cas particulier, les rushes ne sont pas conservés trop longtemps, au plus la saison du vol, le temps d'être certain que tout est parfaitement OK.
Au final il ne reste que les montages vidéos achevés, lesquels peuvent prendre quelques Go tout de même, entre 4 et 6 en moyenne par vol, soit le double si vol aller et retour. Il s'agit de réaliser un encodage de bonne (voire haute) qualité.

Et si l'on passe sur la vidéo 4K, les problématiques d'autonomie, capacité de carte et stockage / puissance de traitement doivent être revues en conséquence bien à la hausse ! C'est pour cela que je reste et resterai sur le format "Full HD", c'est à dire du 1K !

 

Quid du prix de tout ça ? Compte tenu des multiplicités de batteries, carte ça revient à une petite fortune que j'ai toujours eu la bonne idée de ne PAS chercher à trop évaluer. D'où aussi ma limitation à 3 Gopro garantissant les conditions de vols aller/retour.
Etant équipé d'un PC calibré pour la simulation de vol, requérant de la puissance brute, j'en ai bénéficié aussi pour la vidéo (même si c'est perfectible) : sinon c'est un budget à part entière à prévoir, à la louche sans doute dans les 1500-2000 €.


Ceci est une bonne ébauche du sujet, il reste sans doute des questions en suspens, entrer plus dans certains détails, mais il faudrait pour cela passer sur le "mode tutoriel" : faire de la vidéo pour expliquer la vidéo ! :-)
Un jour peut être ? En attendant, bonnes réalisations et montages.

Article du 06/04/22, daté pour un futur update...